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ABSTRACTS DU COLLOQUE

 

Maxime AILLAUD (Université de Toulon)

« De quoi les technologies sont-elles le nom dans les œuvres de Michel Butor et d'Hélène Cixous » 

 

"On est arrivés à l'ère de la Toile et du téléphone portable, ce qui a bouleversé en profondeur nos conditions de vie", écrit Michel Butor dans l'introduction de ses Improvisations, rééditées en 2014 par La Différence. Si d'après Butor, "presque toutes les questions possèdent encore leurs réponses", notre idée est d'apporter un éclairage si possible inédit sur cet état des choses, en le faisant dialoguer avec les visions d'un autre auteur, contemporain aussi d'un même état du monde ouvert aux déménagements et à l'interaction avec les machines : Hélène Cixous.

Nous voulons montrer d'abord que l'originalité de leur démarche vient d'un mouvement qui vaut parfois comme un réenchantement du monde technologique, décrit avec un lyrisme inédit, univers onirique où des avions passent en piquant le ciel comme des "aiguille[s] de glace" dans Réseau aérien, où dans une gare féerique, "des dizaine de nains s'affairent chargeant des marchandises" dans Osnabrück.

Nous nous attachons ensuite à prouver que ce mouvement de fictionnalisation rêveuse vaut comme une réappropriation des technologies et un refus de considérer le "progrès" et la vie post-industrielle seulement comme des freins à la création et aux songes. Butor parle ainsi dans Transit A du fracas surréaliste mais joyeux des "ronflements d'avions » et « des taxis freinant au stop et redémarrant au vert avec leurs phares jonquille et les rubis de leurs lanternes arrière".

Nous entendons, enfin, émettre l'hypothèse que Butor et Cixous ne s'adonnent pas à l'art du techno-portrait, mais nous livrent bien plutôt dans leurs textes ce que nous pourrions qualifier de "technomorphoses" : des paysages animés, des terrains esthétiques où créer une nouvelle éthique de l'espace et de la vie qui tient compte de la porosité des frontières de l'univers contemporain, en somme des laboratoires d'expérimentation du lien social, de la pensée et de la connaissance.

 

 

Márcia ARBERX-ENRICO (Universidade Federal de Minas Gerais – UFMG/CNPq, Brésil)

« La table de montage de Michel Butor : entre la "technè" et la technique » 

 

Cette communication fait partie d'une recherche sur le dialogue entre l'écriture et l'image dans l'œuvre de Michel Butor. Nous savons que ce dialogue entrepris depuis longtemps avec "la littérature, l'oreille et l'œil” (Répertoire) a donné lieu à une œuvre proteïforme et intermédiale, réunissant de nombreuses modalités de relations entre l'écriture et l'image qui vont de la critique d'art aux livres-objets. La base de notre argument est que l'image, à la fois énigme et évidence, est le soubassement médial privilégié de cette œuvre. L'écriture fait remonter à la surface ce soubassement qui demeure souvent invisible, transparent à un premier regard, nous rappelant également que l'écriture est née de l'image. Ancrée sur différents supports, l'image survit donc dans l'écriture, soit comme fait de mémoire, soit dans sa matérialité même. Ce sont les traces de cette survivance matérielle du visible que nous comptons interroger, à partir d'exemples puisés en particulier dans les jeux typographiques, dans le collage ou montage des textes, où la technique rejoint la techné dans l'invention de nouvelles formes textuelles. Dans ce sens, et selon une perspective comparatiste, nous pouvons également évoquer l'apport de Michel Butor aux techniques de composition du texte pratiquées par poésie concrète brésilienne, en particulier celle d'Augusto de Campos.

 

 

Abdelmajid AZOUINE (Université de Rabat)

« L’expérimentation et ses avatars chez Michel Butor » 

 

Auteur d’une œuvre protéiforme et prolifique, Michel Butor, au-delà de son statut comme figure emblématique du nouveau roman, se considère le précurseur d’un concept novateur dans l’univers de la création littéraire. Il s’agit de la notion du livre objet. Fondée sur un idéal d’expérimentation au sens empirique du terme étant donné que ses interventions littéraires déstabilisent la tradition générique et les critères usuels d’indexation. Dans notre présente intervention, nous comptons interroger l’esthétique butorienne qui régit cette expérience créatrice, son lien avec des notions voisines comme l’hybridité, l’intersémiosité, l’œuvre croisée, quelle plus-value esthétique, expressive voire sémantique le recours à d’autres formes de langage procure à l’œuvre, qu’entend-il par son approche « sur», «avec» et «dans» la peinture au sein de ses textes. Quels genres d’affinité ou de dissemblance se tissent entre le livre objet, le livre d’art et le livre pauvre.

Ne seraient-ce qu’un éventail de préoccupations esthétiques qui anime notre réflexion. Par souci d’exhaustivité et de représentativité, notre corpus se limitera à Improvisations sur Michel Butor – L'Écriture en transformation, Ed. La différence, coll. Minos, 1993 &son dernier livre d’artiste publié en 2016, La Modification-II livre peint, leporello de Jean-Pierre Hastaire (peintre), collection Figures

 

 

Giuseppe CRIVELLA (Université de Pérouse)

« Les images dans l'écriture. Géométries du chaos dans Illustrations de Michel Butor » 

 

Notre étude se propose de développer un examen des textes qui composent Illustrations à travers une lecture croisée visant à explorer différents axes de recherche étroitement liés entre eux: en premier lieu, par exemple, nous analyserons certaines passages de Répertoire pour montrer la façon dont Butor a envisagé les rapports d'interdépendence, d'interférénce et de superposition entre mots et images, afin de mettre à jour les implications réciproques de l'écriture et de la figure. Deuxièmement nous nous concentrerons sur les deux volumes d'Illustrations pour montrer le riche éventail de dispositifs d'agencement1 mis en œuvre. En dernière instance nous tenterons d'appliquer les structures de fonctionnement détectées dans Illustrations pour proposer une série de nouvelles lectures de la production proprement romanesque de Butor

  1. Selon la définition de Deleuze-Guattari, G. Deleuze-F. Guattari, Mille Plateaux, éd de Minuit, Paris 1980, pp. 121-126.

 

 

Walter GEERTS (Université d'Anvers-Belgique)

« Le roman comme chambre de Wilson. Sur La Modification » 

 

La Modification est à notre avis le premier des textes de Butor que l'auteur inscrit dans une modélisation empruntée à la physique. L'un des effets majeurs d'une telle décision de création littéraire est, tout d'abord, d'ouvrir une mimésis d'un genre particulier, d'augmenter sensiblement le degré d'abstraction de ce qui est raconté, et de faire comprendre, le long et au bout de la lecture, à quel point est unilatérale et trompeuse la perception de nos sens. Le 'réel', en d'autres mots, se trouve également ailleurs que là où nous – avec Léon Delmont/vous – croyons l'observer. Nous aimerions, dans notre communication, pointer du doigt les épisodes du roman où se concentre ce principe de composition et d'en tirer les conclusions au niveau de la poétique spécifique de notre auteur. La nouvelle voie ainsi explorée se prolonge, bien sûr, dans les textes qui suivent La Modification, mais elle est pour le moins aussi significative dans le cadre, comparatiste, d'une poétique narrative 'abstraite' que d'autres auteurs, tels que Borges ou Calvino, ont proposée à divers endroits. Il sera utile, dans le temps disponible, d'évoquer ces extensions comme pistes de recherche. 

 

 

Eugenia GRAMMATIKOPOULOU (Université Aristote de Thessalonique)

« Modifications de l’ennui : de Butor à Moravia »

 

Trois ans après la publication de La Modification (1957) qui assure la notoriété de Michel Butor auprès du grand publicvers la trentaine, Alberto Moravia, l’auteur italien déjà célèbre dès un âge encore plus précoce, publie L’ennui (1960) qui fait également sensation. Qu’est-ce qui nous permet de proposer une approche comparatiste de l’embarras du choix vertigineux du cadre bourgeois parisien, Léon Delmont, entre son épouse et sa maîtresse et le va-et-vient épuisant du jeune peintre noble et célibataire italien, Dino, entre son blocage artistique et son obsession pour une fillette insignifiante, l’ex-modèle de son voisin et confrère, de feu Balestieri? Malgré les divergences apparentes en ce qui concerne la trame des deux romans et leurs procédés narratologiques, un fil commun lie ces deux personnages principaux : il s’agit de leur profond ennui accablant, qui séquestre leur désir et suspend leur volonté ainsi que leur capacité d’agir. Nous tenterons une juxtaposition de ce deux héros de notre temps sous la perspective de l’ennui et de l’intimitéet à la lumière des approches sociologiques contemporaines (Anthony Giddens, Richard Sennett, Lars Svensen) s’interrogeant à quel point ces deux personnages représentent des cas uniques ou plutôt des échantillons pertinents d’une pathologie aujourd’hui récurrente qui émerge aux années de l’après-guerre capitaliste.

 

 

Serguei IVASHKIN & Serguei PANOV (Université National de technologie Moscou)

« La nature comme technè chez Butor : la poétique du dévoilement et l’écriture postphénoménologique » 

 

La littérature comme sphère d’une connaissance expérimentale du monde intérieur et extérieur permet à M.Butor de développer toute une scénographie d’une réception des effets de la sensibilité humaine dans la prose romanesque aussi bien que dans la poésie. Pour Butor il est signifiant de fixer les effets de la nature réceptrice de l’être humain pour pouvoir les rapporter à des schématismes originaires de la création, c’est-à-dire à des schémas des modifications infinies et indéfinies. Dans cette mise en relation se profile la technologie de la littérature comme recherche libre et universelle des régulatifs de la perception, de la pensée, du vouloir et de l’agir humain. C’est ce qui peut nous faire penser à une certaine restauration de la monadologie leibnizienne où les forces intensives reflètent nécessairement une action initiale de l’Absolu. Mais, à notre avis, cette référence au pluralisme substantiel chez Leibniz n’est qu’une conséquence d’une lecture mimétique. Chez Butor on n’a plus à observer les états du monde du seul fait de recevoir de purs effets de l’apparaître. Les accélérations, les ralentissements, les timbres et les rythmes, les infinitifs et les propositions nominatives y sont déjà des concepts de son écriture postphénoménologique où il ne s’agit pas de transformer les données intuitives dans des réflexes de la conscience réactive, mais de fixer le caractère même des modifications temporelles et des séquences imaginaires et de les transfigurer dans un fait de la conscience de conscience, c’est-à-dire dans une seule et unique source de l’existence poétique.

 

 

Chryssi KARATSINIDOU (Université Aristote de Thessalonique)

« Hugo par Michel Butor: transartialité et subversivité d’une (re)lecture »

 

En 2016 dans la série “Les Auteurs de ma vie” aux éditions Buchet-Chastel, Michel Butor présente un volume de pages choisies de l’œuvre de Victor Hugo, qui se complète par 16 dessins de Hugo. La subversité du volume consiste  à l’intégration dans le corpus textuel des reliquats (de l’océan romanesque et critique) que Butor a découvert dans “les cartons du grenier hugolien”.

Butor propose une lecture exploratoire qui abordera l’œuvre hugolienne comme une unité indissociable.  Les dessins sont conçus et interprétés par Butor comme un intertexte de l’écriture. Images poétiques et images plastiques communiquent par un rapport interartistique, qui transgresse les genres. Le choix des poèmes et des passages littéraires de l’ensemble de la création hugolienne suggère les préoccupations esthétiques de Butor et confirme ses affinités électives avec Hugo, qui écrivait en dessinant et dessinait en écrivant. 

 

 

Katerina LEMOUSIA (Université Aristote de Thessalonique)

« Lectures en vogue ou l’ amour en train de...(Αναγνώσεις του συρμού ή ο έρωτας στα τρένα» 

 

The presentation will focus on the promising process of writing and on the poetics of transition in Michel Butor’s La modification (1957). Compared to Jacque Derida’s Carte Postale, love will be addressed as a “calling” and the narrative of love will be discussed as a self-reflective strategy while the mechanism of distance occurs.

 

 

Maria LITSARDAKI (Université Aristote de Thessalonique)

« ‘Enseignez-moi l’invention du langage perpétuellement à réinventer’ : L’alchimie du verbe butorien »

 

L’invention du langage, prend chez Butor, nous le savons bien, des dimensions inédites, grâce aux techniques verbales et aux diverses expérimentations qu’il pratique. Considérant l’importance qu’accorde le poète à la relation de la poésie et de la science et au rôle que chacune pourrait jouer au profit de l’autre dans une collaboration harmonieuse, nous nous proposons, dans notre communication, de démontrer que l’alchimie du verbe chez Butor, outre les autres aspects sous lesquels elle se manifeste, prend la forme d’une fusion du langage scientifique avec le langage poétique. Nous tenterons également de montrer que cette fusionn’est pas gratuite mais témoigne de  la préoccupation permanente du poète de forger le langage poétique approprié à dire pleinement le monde moderne et à projeter simultanément le monde désiré.

 

 

Polytimi MAKROPOULOU (Université Aristote de Thessalonique)

« L’exploitation des récits-images de Michel Butor en atelier d’écriture »

 

L’œuvre de Michel Butor, écrivain de l’expérimentation de diverses techniques narratives, se prête particulièrement comme support, en vue de développer de nouvelles pistes d’écriture, au sein de la démarche créative d’un atelier d’écriture littéraire.

Dans le cadre d’un atelier, nous nous sommes donc penchés plus précisément sur les récits-images de l’écrivain, afin d’initier les participants au dialogue qu’entretient constamment son œuvre entre le texte et l’image. En abordant ces récits sous forme de légendes poétiques qui accompagnent les photographies réalisées par Marie-Jo, épouse de Butor, les étudiants ont eu l’occasion de voir comment l’auteur introduit du mouvement et des rythmes dans un instantané photographique, à l’aide de son écriture manuscrite.

L’image constituant un excellent déclencheur de sentiments et de souvenirs, les participants ont été incités par la suite à explorer leur propre imaginaire et à créer leur propre légende. Ils se sont engagés ainsi à l’écriture, se servant d’une photographie dont ils devaient restituer le contexte, apporter des informations géographiques, culturelles ou encore révéler un détail à la manière descriptive et narrative de Butor.

Notre intervention se propose donc de décrire toute la démarche suivie  et d’évaluer les résultats de cette rencontre fructueuse avec un aspect important de l’œuvre butorienne.

 

 

Ιoanna PAPASPYRIDOU (Université d’Athènes)

« Butor et Baudelaire : Voies et vies parallèles ? » 

 

« On dit souvent de moi que je suis un inconnu célèbre », déclarait dans une interview récente  Michel Butor. Romancier, poète, critique d’art, essayiste, professeur universitaire, l’écrivain présente autant de facettes qu’il serait, en effet, impossible de tout connaître sur lui. Il serait impossible également de connaître tout sur son œuvre, ses œuvres complètes (publiées en 2006) s’étalant sur plusieurs volumes. Ayant acquis sa popularité grâce à son roman La Modification, Michel Butor ne fut pas seulement un membre éminent du Nouveau Roman. Bien au contraire, il a marqué un intérêt très vif pour la littérature du XIXe siècle, notamment celle de Victor Hugo (dont il a publié une anthologie) et d’Arthur Rimbaud mais aussi et surtout celle de Charles Baudelaire, ce qui constitue le sujet de notre intervention. Loin de se limiter à quelques poèmes très connus des Fleurs du Mal, l’écrivain se lance à une exploration profonde de l’univers baudelairien. A commencer par un rêve de Baudelaire (et nous savons combien les rêves constituaient une clé magique pour le grand poète du XIXe siècle), rêve qu’il reconstitue et approfondit dans son essai des années ’60 intitulé Histoire extraordinaire. Mais il ne se limite pas au domaine du rêve. Son Baudelaire à lui est une source immense d’éléments inexplorés et qu’il vaut la peine de connaître. Il partagera ses passions avec ses étudiants genevois, ces jeunes qu’il initiera entre 1977 et 1978 à l’univers baudelairien qui s’étale des premières nouvelles baudelairiennes, comme Le Jeune Enchanteur au Baudelaire des Salons et des Paradis artificiels. Dans notre intervention, nous nous proposerons de faire le tour de l’horizon de cette approche originale de l’œuvre baudelairienne. Nous nous pencherons aussi bien sur les écrits de Butor que sur son apport en tant que professeur universitaire. Et nous espérons poser un regard neuf sur un des mille aspects de ce grand inconnu.

 

 

 

Katerina SPIROPOULOU (Université Aristote de Thessalonique)

« Michel Butor – Passages par Thessalonique »

 

Loin de prétendre épuiser dans ma communication la problématique du voyage chez Michel Butor, je tenterai de démontrer ici la relation de l'auteur avec Salonique à travers le concept du Génie du lieu  et de décrire le lien de l’écrivain avec la ville par son texte fondateur de l’ouvrage susmentionné. Comment Butor transmet-il son rapport à la ville macédonienne ? Comment s'y manifeste le génie du lieu ? De son séjour à Salonique sont nés deux textes autobiographiques et expérimentaux, liés à l’histoire de la ville, qu’il a ensuite publiés en 1958 et en 1997. Une fois étudié le premier texte de Salonique, je me pencherai sur le deuxième texte de l’auteur sur la ville dans le but de revisiter le génie du lieu de notre ville par le biais de la mémoire butorienne.

 

 

Daniela TΟΝΟΝΙ (Université de Palerme)

« Butor, Mondrian et la fragmentation de l’espace : parcours génétique d’un roman-laboratoire » 

 

Passage de Milan est sans aucune doute le chantier où Butor commence à travailler sur la forme du roman qui trouve son contrepoint théorique dans les essais publiés juste après sa parution. Parmi les épisodes qui se trouvent en relation métonymique avec le roman, c’est par la description du tableau de Martin De Vere, claire allusion au néoplasticisme de Mondrian, que Butor nous donne une représentation à échelle réduite de l’édifice et de ses habitants. Ce tableau inachevé où tous les éléments sont provisoires n’est que l’image du roman en gestation qui s’écrit au fur et à mesure que la narration avance. Les phases d’élaboration de cet épisode permettent d’éclaircir la technique de fragmentation et de “géométrisation” en tant qu’opérations dominantes par lesquelles Butor réorganise l’architecture du roman qui se présente à peu près linéaire dans sa première phase de rédaction. Ainsi par l’analyse comparative du manuscrit conservé à la Bnf dans le « Fond Grenier » et de deux versions dactylographiées conservées à la Bibliothèque de Nice nous démontrerons le rôle essentiel que cette séquence a joué dans l’économie du roman : la longue description des projets du tableau du peintre qui dans le manuscrit se déploie sur plusieurs pages suivant une succession linéaire a été déstructuré et ses parties disséminées dans le troisième et dans le quatrième chapitre de la version définitive. Cette séquence devient le lieu d’expérimentation d’une technique, la fragmentation, qui permettra la formalisation d’un roman nouveau.

 

 

Foivos TSIKLIAS (Université Paul Valéry – Montpellier 3)

« M. Butor, L’emploi du temps : À la découverte du fil du labyrinthe » 

 

Le thème de ma présentation repose sur l’utilisation du mythe du labyrinthe comme un motif d’écriture au sein de L’emploi du temps de Michel Butor.

Jacques Revel arrive comme un étranger à Bleston, dans une ville fantastique qui lui apparaît comme un labyrinthe. Il s’autoproclame Thésée, il promène dans la ville et il essaye de la comprendre à l’aide des personnes aussi identifiées aux personnages mythiques (p.ex. Ann – Ariane, Rose – Phèdre).

La perception de la ville moderne comme un labyrinthe est un motif qui revient dans la littérature moderne et contemporaine. En signifiant une recherche difficile et obscure dans l’environnement urbain, ce motif est trouvé aussi au cadre de la littérature grecque moderne (p.ex. Stratis Tsirkas, Ariagni). 

Dans ma présentation, j’essayerai de faire une relecture de L’emploi du temps, en analysant la façon dans laquelle Butor a utilisé le mythe dans son œuvre. Est-ce qu’il est resté proche à l’histoire du Thésée, où il a fait des modifications ? Quelle est la fonctionnalité d’une ville construite comme un labyrinthe ? Quel est finalement le fil qui nous rendra capables d’échapper du labyrinthe de Bleston ?